« La vie est faite de rencontres »
Cette petite phrase a pris tout son sens ce week-end…
Ce forum est une source d’information inestimable. Nous y trouvons nos réponses et réparons nos engins, assistés par des mécaniciens pratiquement professionnels. Mais ce n’est pas que cela. Ce forum m’a permis de converser, voir rencontrer certains d’entre vous et je dois bien dire que je n’ai jamais été déçu.
Comme certains d’entre vous le savent je viens de changer de travail. J’œuvre pour une entreprise qui fabrique du matériel à destination des pompiers. Je suis très fier et c’est très valorisant de savoir que le matériel que l’on vend permet de sauver des vies. C’est au détour d’un échange autours de ma recherche d’emploi que Ayrton01 ma finalement mis en contact avec son fils qui est pompier volontaire. J’étais désireux d’en apprendre plus sur le matériel que nous fabriquons et il s’est proposé de me faire assister à un entrainement. Nous avons donc mis sur pied une visite express de ma part, sur la région de Belley, pour que je puisse enfin rencontrer Ayrton01, sa petite famille et les pompiers locaux.
Ce samedi matin, lorsque le réveil sonne, il est 5h30 et je sais que je vais vivre un week-end très spécial. Le Cayenne a passé sa nuit dehors, prêt pour le départ. Le plein est fait, les niveaux vérifiés. J’ai 450km à parcourir. J’avale en vitesse un petit déjeuner, me précipite sous la douche et enfin rejoints mon précieux sur la place. Equipé du « easy entry », je touche la poignée pensant ainsi réveiller celui qui doit me servir de monture pour ce petit périple…. Et patatra… Rien… La porte ne se déverrouille pas, la led de la porte clignote toujours, indiquant que ma demande d'accès vient de m’être refusée… Je prends en main la télécommande pensant remédier à cela mais rien n’y fait. Le gros refuse de se déverrouiller… Je dois donc me résoudre à ouvrir la porte en introduisant la clef dans la serrure ce qui se traduit, à l’ouverture de la porte, par le déclenchement de l’alarme… Génial, moi qui voulais rester discret… Je tourne la clef en plastique dans le Neiman, afin de faire taire l’alarme, mais encore une fois sans résultat. J’éjecte donc cette fausse clef du Neiman et introduit la clef de la télécommande dans celui-ci et tente un démarrage. Le V8 se fait alors entendre, tousse et s’étouffe après quelques secondes, affichant le merveilleux message que certains connaissent « anti-demarrage actif ». Une goutte de sueur perle sur mon front car je sais ce que peux signifier ce message et je n’en même pas large. Je tourne la clef à fond à gauche, retente un démarrage et cette fois ci le V8 fait entendre son feulement rauque.
J’ai bien cru que j’allais devoir aller voir Ayrton01 en Tesla lol C’aurait été dommage pour une rencontre entre deux Porschiste.
Je charge mes valises, monte à bord et profite enfin de la position surélevée de celui qui m’accompagne depuis maintenant 13 années. Alors oui, la bête est parfois capricieuse mais bon, ce tableau de bord est toujours aussi magique. Le compte tours retombe enfin et le ralenti se stabilise. Je prends la route et profite de ce paysage nocturne. J’ai beau aimer le modernisme de la Tesla, je dois bien avouer que le Cayenne a quelque chose de particulier. Ce côté collector, ces compteurs analogiques, l’éclairage aux pieds, aux accoudoirs, celui de la console centrale via des led sous le rétroviseur… la couleur orangée, tout contribue à vous rappeler que vous êtes à bord d’un engin qui a maintenant plus de vingt ans… Et 282 000km…
Je prends la route profitant du calme paisible de la campagne endormie. Les rapports s’égrènent avec douceur et me voila bientôt aux portes de l’autoroute. Comme le moteur est maintenant chaud, j’appuie franchement sur la pédale de droite et la poussée franche me propulse aux 130 km/h réglementaires en quelques secondes. La route se déroule sous mes roues et le Cayenne semble flotter au-dessus de l’asphalte. Sa douceur incomparable vous préserve des aspérités tandis que le moteur vous tracte vigoureusement avec ce feulement caractéristique du V8. D’abord établie à 17l/100km la consommation se stabilise bientôt au-dessous des 14l/100 tandis que le régulateur veille à ce que vos points soient à l’abris des archers du roi. Armés de leurs détecteurs lasers, ceux-ci n’hésiteraient pas à punir le vilain qui laisserait son pied s'enfoncer trop profond dans la moquette épaisse de sa Porsche… Un comble lorsque l’on sait que « les gens d’armes » furent créés pour éviter au visiteur de se faire détrousser… Ce sont eux qui maintenant vous détroussent au détour d’un chemin…
J’arrive enfin en région montagneuse, le jour s’est levé depuis un moment et la pluie a par endroit copieusement arrosé la route, mettant en exergue la stabilité de l’engin. Rien ne semble perturber notre route.
J’arrive vers 11h30 chez Ayrton qui m’a invité chez lui. Pas banal de se retrouver autours de nos Cayenne et de partager un repas concocté par son épouse. Quel accueil ! Ayrton sait recevoir, c’est certain et j’ai face à moi un vrai Porschiste passionné. Alors que nous ne nous sommes jamais vus nous conversons tous les trois tout le long du repas, encore mille merci Ayrton pour votre accueil.

Arrive l’heure du rendez-vous, je dois partir rejoindre son fils qui va me faire une démonstration du savoir faire des pompiers. Je retrouve alors certains équipements que je fabrique, les vois en action et m’abreuve des commentaires de mes hôtes qui m’accueillent à bras ouverts, m’ouvrent les portes de la Caserne et me permettent de comprendre à quoi notre matériel est exposé. L’exercice est ardu, un incendie est simulé et je les vois déplier le matériel dans un balai parfaitement maitrisé. Le fils de Ayrton connait son affaire, c’est certain. Les pompiers ressortent victorieux de cet entrainement, les gars, qui sont des athlètes, ont prix un bon coup de chaud. Sans même avoir été exposé à des flammes, l’entrainement qui fait appel à une machine à fumée met les organismes à rude épreuve. Il faut porter les bouteilles d’air, les masques, des vestes qui semblent lestées de plomb et trainer les tuyaux et autre matériel. Chapeau bas messieurs, et merci pour votre investissement qui vous conduit à l’entrainement un jour férié où l’on se retrouve habituellement dans le canapé. Je pense que tout le monde ne mesure pas l’ampleur du sacrifice que vous faites pour nous protéger. Quand je vois les caillassages en règle de vos véhicules, cela me dégoute…

Mais, bon, passons sur ces méfaits et reprenons le cours de la journée. Après cet entrainement nous nous retrouvons à la caserne pour un tour des équipements et une formation accélérée. On me décrit le matériel, son utilisation, quelques procédures d’intervention. Tout cela me ravi car je vois enfin, concrètement, l’utilisation de mon matériel.
Je rentre alors chez Ayrton01 où sa fille est arrivée, c’est son anniversaire et nous allons fêter cela au restaurant. J’ai l’impression de faire partie de la famille alors que l’on se connait depuis moins de douze heures. Nous mangeons dans un petit restaurant vietnamien où le patron, un sacré personnage, connait tous ses clients par leurs noms et peut même leur préparer, de mémoire, leur repas favoris. La soirée se termine d’ailleurs avec le patron qui offre des coups de Saké et finit quelque peu étourdi par tant de manifestations amicales. Une soirée haute en couleurs sous le signe de l’amitié et du partage. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un restaurateur aussi sympathique.
Comme nous avons pris mon Cayenne pour aller au restaurant, je n’ai pas consommé d’alcool et je ramène toute la troupe chez Ayrton01 où je suis convié à passer la nuit. La route montagneuse est une véritable invitation à l’arsouille, les virolos s’enchainent et je me fais violence pour ne pas malmener mes passagers. Je mène donc la monture avec douceur afin que tout le monde profite d’un paisible retour… Bon, je pense que Ayrton01 aurait bien voulu que j’énerve un peu le V8…
Après une bonne nuit de sommeil nous reprenons nos discussions et profitons d’un dernier repas.
Quel week-end !
Nous posons pour quelques photos devant nos engins et je dois bientôt reprendre la route. Je dois prendre congé de mes hôtes et monte à bord du panzer. Après quelques kilomètres alors que la nuit commence à tomber, une nouvelle alarme se fait entendre « contrôler feux de croisement », décidément, il m’en veut l’animal ! Je profite qu’il fasse encore un peu jour pour m’arrêter sur le bord de la route, déboite le phare et remet ses connectiques en place. Je remonte à bord, redémarre… Et c’est bon.
Après cette petite séance de bricolage je me dirige de nouveau vers la région parisienne. La nuit entoure bientôt le véhicule tandis que les éclairages laissent entrevoir les trombes d’eau qui s’abattent sur nous. Mais bon, peu importe, le Cayenne prend maintenant des allures de discothèque car je commence à fatiguer et j’ai besoin de me maintenir en éveil. Rien n’y fait, il faudra une petite pose de 20mn, une petite sieste pour que je retrouve mon acuité et termine sereinement mon chemin…
Alors que dire ? Que dire d’une famille qui vous accueille avec tant de gentillesse ? Que dire d’un homme passionné, qui vit de flat et de 98, et vous partage sa passion alors qu’il vous connait à peine ?
Et bien on lui dit un grand merci. Merci à toi et ta famille. J’ai passé un excellent week-end avec vous tous.
« la vie est faite de rencontres », cela n’a jamais été aussi vrai !