Le scandale du "Dieselgate" redouble outre-Rhin. À deux mois des élections fédérales, la classe politique s'empare du sujet et tance les constructeurs incriminés. Après la ministre allemande de l'Environnement, Barbara Hendricks, qui a estimé en des termes inhabituellement durs qu'"une partie du lien de confiance non seulement entre l'industrie automobile et les consommateurs mais également entre l'industrie automobile et les responsables politiques a été détruit", c'est au tour du ministre des Transports Alexander Dobrindt de déclarer qu'il était "tout sauf ravi" face à l'accumulation des scandales frappant le secteur de l'automobile allemand.
Logiciel tricheur
Alors que l'ensemble du secteur est soupçonné d'entente illégale, un nouveau logiciel tricheur a été découvert sur certains modèles Porsche Cayenne selon les déclarations du ministre. Les modèles concernés par ce rappel sont équipés de moteurs 3L TDI Euro 6 fabriqués par Audi, une autre filiale de Volkswagen, et sont actuellement au nombre de 22 000 en circulation dans toute l'Europe, dont quelque 7 500 en Allemagne, selon les détails communiqués par le ministère. Le ministre avait dans un premier temps parlé de 7 500 en Allemagne ainsi que de 22 000 en Europe. Ces véhicules sont équipés d'un logiciel permettant l'activation d'un système de réduction des émissions polluantes au moment des contrôles, tandis qu'il est désactivé lors de la conduite sur route.
Les soupçons s'accumulent
Par ailleurs, le ministre a annoncé que les voitures concernées qui sont encore en fabrication n'auront pas l'autorisation de circuler, et ce, tant que le logiciel incriminé ne sera pas mis aux normes. "Plus aucun véhicule" de ce type "ne peut être mis en circulation", a dit le ministre. Ce rappel sera totalement à la charge de Porsche, a souligné Alexander Dobrindt. Dans le cadre du scandale du diesel, qui a éclaté en septembre 2015 quand il a été découvert que Volkswagen avait truqué onze millions de véhicules diesel, Porsche était déjà dans le viseur de la justice. Début juillet, le parquet de Stuttgart avait annoncé soupçonner des salariés de Porsche d'être aussi impliqués dans l'affaire et les soupçonner "de fraude et de publicité mensongère". Le ministre allemand des Transports a également fait part de soupçons de tricherie sur des modèles Touareg de Volkswagen, sans que ceux-ci ne soient pour l'heure confirmés.