Les constructeurs allemands améliorent leur rentabilité et creusent l'écart avec les français en 2011
Les résultats financiers 2011 montrent un sévère décrochage des constructeurs français alors que leurs concurrents européens et américains affichent tous une amélioration de leurs résultats.
Les résultats financiers 2011 désormais publiés par l'ensemble des constructeurs européens montrent des constructeurs français en bien mauvaise posture. Dans la compétition mondiale, ils apparaissent bien fragiles, notamment face à leurs homologues allemands.
Ainsi, les ratios de marges opérationnelles des constructeurs français sont à un niveau historiquement faible, nettement inférieurs à 3%, avec 2,2% pour le groupe PSA et 2,6% pour Renault.
Pire, leurs résultats ont baissé (pour Peugeot, comme pour Renault) alors que ceux des groupes allemands se sont tous améliorés avec un ratio supérieur à 7% pour le groupe VW (et l'ensemble de ses marques de Seat, toujours déficitaire, à Audi), à 8,2% pour daimler et 11,7% pour BMW. Porsche, meilleur taux de rentabilité de l'industrie (dont la fusion avec VW n'a toujours pas été réalisée) améliore également sa performance avec un taux de marge opérationnelle de 18,7% (soit 2 milliards d'euros).
Si l'on isole l'activité automobile dans les résultats des constructeurs français, l'écart est encore plus important puisque l'activité automobile de PSA a été déficitaire (avec une perte de 0,2% de son CA) et plus faiblement rentable pour Renault (avec un résultat de 0,8% de son chiffre d'affaires).
Les constructeurs américains, forts de la reprise de leur marché domestique, affichent également des performances bien supérieuers avec des marges opérationnelles de 5,5% pour GM et 6,4% pour Ford.
La reprise de Chrysler par Fiat (qui en contrôle désormais 58,5% du capital) se traduit sur 2011 par un redressement spectaculaire de l'un comme de l'autre. Chrysler dégage une marge de 3,6% et Fiat (hors activité Chrysler) une marge de 5,7% (y compris ses filiales Magneti Marelli, Teksid et Comau).
Les constructeurs français cumulent ces faibles ratios avec des chiffres d'affaires nettement moins élevés compte tenu de leur positionnement. Ainsi, malgré un volume de ventes deux fois plus important, le chiffre d'affaires du groupe PSA (60 milliards d'euros) est inférieur à celui de BMW (68,8 milliards d'euros). Et la marge dégagée par le groupe BMW (8 milliards d'euros) est 6 fois plus importante que celle dégagée par le groupe PSA.
En 2011, la marge opérationnelle dégagée par le groupe VW atteint un niveau record avec 11,2 milliards d'euros (sans la contribution de ses coentreprises chinoises qui ajoute 2,6 milliards à son résultat), soit dix fois plus que celle dégagée par Renault (1,1 milliard) et plus de 8 fois celle de PSA (1,3 milliard).
Dans la compétition mondiale, les deux groupes français ne disposent ainsi pas des capacités d'investissements de leurs concurrents dans un contexte où les règlementations accentuent la pression. Alors, que le groupe Renault peut compter sur l'appui de Nissan dans le cadre de l'Alliance, on comprend que PSA n'avait d'autre choix que de trouver un allié.